Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
ekwerkwe's nest
Derniers commentaires
16 septembre 2007

Niourk, Stefan Wul

blog___NiourkVoici un roman placé, à ma connaissance, dans au moins deux bibliothèques idéales: celle du Cafard Cosmique, et celle de Jean-Pierre Andrevon. Ce qui commence à faire lourd, côté lettres d'introduction...

Voici donc un enfant noir rejeté par sa tribu, qui nomadise dans ce qui correspond à notre Amérique centrale, sur une Terre presque entièrement asséchée et dépeuplée. Un enfant qu'un enchaînement de circonstances va mener jusqu'à Niourk, la ville en ruines dans laquelle subsiste une technologie qui dépasse complètement l'entendement des rares survivants...

J'avais lu Oms en série il y a quelques temps, et l'avais très moyennement aimé - d'où mon peu d'empressement à m'attaquer à Niourk. Eh bien malgré ses illustres recommandations, je ne l'ai pas beaucoup aimé non plus. Je l'ai trouvé plutôt bien écrit, avec quelques passages de SF photogénique (ah! les corps lumineux de radioactivité! les morts qui s'envolent! l'enfant qui joue aux pieds de la statue! les monstres de série B!), mais l'histoire n'est pas arrivée à m'intéresser. Certes, l'enfant noir copine avec un ours (depuis que j'ai lu La Guerre du Feu, je résiste difficilement à ce genre d'alliance entre l'homme et la bête, ça m'attendrit ridiculement), mais enfin, ce n'est pas suffisant, et c'est très périphérique. Il y a bien un électrochoc gore en cours de narration ("Bon appétit les monstres!"), mais là encore, c'est bien bref. Et plus on approche de Niourk, plus on entre en territoire SF, plus ça devient ennuyeux. Oui, positivement rasoir. Et même, grand-guignolesque - quoique sans humour.

A dire vrai, j'en suis encore à me demander de quoi ça parlait. Parce qu'en SF, comme les geeks le savent bien, il y a toujours un sous-texte plus ou moins marqué: et dès qu'on a passé l'âge de jouer aux combats de playmobils, le plus intéressant est la réflexion qui sous-tend le récit. Eh bien là, je ne l'ai pas vue, pas trouvée. J'accepte toute explication de texte, d'ailleurs. Car j'ai du mal à croire que Wul ait pu écrire tout ça (et moi l'avoir lu) simplement pour que tout le monde puisse s'extasier sur le retour aux origines (et quelles origines!) et les vraies valeurs de la vie au grand air. Si le môme a fait tout ce qu'il a fait avec sa cervelle survitaminée pour pouvoir jouer au petit chef au sein d'une tribu où seule vaut la loi du plus fort, où les femmes sont traitées comme des bêtes, et où il peut jouer au grand chasseur-chef de clan avec son fusil... Si c'est vraiment dans cet Eden-là que l'auteur nous invite à retourner... S'il n'y a bien que ça dans ce roman... Non. Merci. Sans façon.

Publicité
Commentaires
E
Tu as été très clair, et tu ne t'es pas emballé - en tous cas, ça me va! Je ne suis quand même pas tout à fait d'accord avec toi. <br /> <br /> Que Wul mette en scène un monde qui a oeuvré à sa propre perte, certes. Un monde qui rappelle furieusement le nôtre, et qui pointe du doigt des erreurs que nous sommes en train de faire, avec un beau sens du déni et de l'aveuglement, encore d'accord.<br /> Mais que propose l'auteur, à la place? Cet enfant providentiel, qui ne vaut pas tant pour lui-même que pour les bouleversements qu'il rend possible(ou alors il aurait fallu un peu insister sur sa psychologie, quand même), cet enfant donc, quel monde (re)crée-t'il? Est-ce réellement un monde meilleur? Un monde plus fruste, ça oui. Aurais-tu envie d'être une femme dans cette tribu-là? Un vieux, un handicapé? Un enfant noir?<br /> Quelle "leçon" ont-ils donc tous tirée de ce périple jusqu'à Niourk? Qu'il fallait revenir aux origines, que la science était source de malheur? Qu'il valait mieux suivre celui qui avait un fusil? Qu'une organisation tribale basée sur la loi du plus fort était préférable à toute autre possibilité?<br /> Au fond, que dit Wul? Que la détestable tribu du début du roman représente la seule chance de bonheur, la seule vérité - au point que l'enfant devenu splendidement intelligent la préfèrera à toutes les ressources de la science. <br /> Enfin, c'est comme ça que je lis ce roman.<br /> <br /> Je suis parfaitement d'accord avec toi, sur les choix et les orientations que nous pourrions/devrions prendre, collectivement, dès maintenant. Tellement que c'est pour ça que je lis beaucoup de science-fiction, un genre qui me semble proposer, souvent, des pistes de réflexion intelligentes et fouillées. Autant dire que dans "Niourk", je n'ai pas trouvé mon compte...
M
Bon et bien moi je l'ai lu au lycée, mon premier livre de SF (et pas le dernier). Ce fut un véritable coup de coeur, une sorte de révélation.<br /> Qu'en ais-je tiré ? D'autant que je me souvienne (c'était il y a au moins un quart de siècle, presque), il me semble que le message est celui concernant les choix que doit faire toute société humaine avant de sombrer dans l'anéantissement et le retour aux origines (ce qui est décrit dans le roman). C'est on ne peut plus actuel, avec les menaces climatiques, nucléaires, démographiques,etc. <br /> Ne vaut-il pas mieux manger bio, prendre son vélo, acheter des ampoules basses consommation, changer de voiture pour une carte d'abonnement aux transports en communs, prendre le train, arrêter de manger des frites, jeter sa carte d'identité, pratiquer le bisou de rue, arrêter de choisir entre Ségo et Sarko... et j'en passe...<br /> Ne pas finir, surtout pas, comme ce pauvre enfant, c'est tellement difficile d'avoir à tout reconstruire, y compris en repassant par la case "l'élu est de retour" ou " est enfin parmi nous"...<br /> Ouf ! ais-je été clair ? ne me suis-je pas trop emballé ?<br /> à bientôt...
D
Tiens, bizarre, où est passée ma réponse ?<br /> (j'y avais passé du temps, en tirant la langue d'application, et tout)<br /> Flemme de retourner chercher les liens du CNDP...<br /> <br /> Je répète juste que dans les Complément des programmes de collège en Lettres, il y a des listes de livres recommandés, non pas à l'étude en classe, mais à la "lecture cursive". Tu verras que la SF y est représentée en nombre.
E
Je me demande si son succès ne vient pas de ce que tous les lecteurs enthousiastes de ce bouquin l'ont lu adolescents... Peu en ont des souvenirs précis, visiblement.<br /> ^^<br /> Et je pense que si je l'avais lu à quatorze ans, j'aurais probablement adoré. Ou alors je n'ai vraiment rien compris, ce qui reste... une vraie possibilité!
C
Je ne pourrais pas te taper, je l'ai lu il y a une éternité, et je ne me souviens plus bien! Je me rappelle juste que j'avais mieux aimé Oms en série... A voir. Il faudrait peut-être que je le relise...
ekwerkwe's nest
Publicité
Publicité