Le soleil naît derrière le Louvre, Léo Malet
Les nouveaux mystères de Paris
Ier arrondissement
Drôles d'activités à l'agence Fiat Lux, en ce moment: Nestor Burma fait la bringue avec des provinciaux en goguette, Zavatter paresse sur le yacht d'un vieil original, Hélène prend une carrée dans un hôtel de deuxième zone et hante les champs de courses. Mais le premier mort entraîne toute une série de sales coups dur le crâne, comme d'habitude. Et puis une déesse entre en scène. Sublime et subtilement vieillissante. Et des voleurs de tableaux paniqués. Des maîtres-chanteurs amateurs, des oiseleurs louches, des clochards bavards... Un beau mystère à mettre KO...
A la lecture, je m'aperçois que c'est une relecture, finalement. Mais j'ai pour les romans de Léo Malet une faiblesse maladive. C'est toujours magistralement noir, amoral, tourmenté. Celui-ci tout particulièrement. Et puis il y a ce génial sens de la desciption à l'emporte-pièce, cet humour faussement gouailleur, cette construction syncopée (ellipses, flash-backs) bien faite pour mener le lecteur en bateau, cette culture littéraire et anarchiste qui souligne à l'improviste les personnages, leurs dialogues, leurs pensées. Bref, un bien agréable retour aux sources du noir. Très serré.