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ekwerkwe's nest
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4 juillet 2007

Saison de la migration vers le nord, Tayeb Salih

blog___saisonBillet du soir, désespoir. Parfois c'est vraiment la torture, ces critiques quotidiennes. Mais le retard dans mes notes de lecture s'accumule si bien que je ne peux pas commencer à remettre au lendemain, sinon je vais finir par faire mes notes avec deux mois de décalage, voire pas du tout. Allez, billet du soir, foutoir: on y va.

Voilà un roman qui est sur la liste-à-lire depuis mes études à la fac, c'est dire... Et voilà que, le lisant enfin (car lors de ma folle virée à l'IMA, je n'ai pu résister à la splendide couverture de Babel, ô victime du marketing que je suis), voilà donc que je m'aperçois que je le relis, et que je l'avais probablement oublié la première fois car il m'avait aussi peu intéressée que lors de cette relecture.

Alors...

Lorsque l'étudiant soudanais revient au village, après trois années d'études en Europe, il retrouve la tranquillité du village, les visages aimés et familiers, et parmi eux un nouveau-venu, un homme fascinant et mystérieux, Mustapha. Et avant de disparaître, ce dernier lui confie ses souvenirs, ses enfants et sa femme.

Tout dans ce roman s'oppose, s'affronte, avec une violence parfois larvée, parfois éclatante, qui se solde par un drame inévitable. Mais Tayeb Salih ne se contente pas des classiques lignes de fracture qui séparent hommes et femmes, jeunes et vieux, tradition et modernité, ici et ailleurs. Il les redessine subtilement, et fait naître de nouveaux territoires difficiles à catégoriser. Ainsi la vieille femme qui souhaite au narrateur une femme excisée passe ses journées à boire, fumer et rire très crûment avec les anciens du village. Ainsi l'intellectuel brillant qui a passé sa vie en Angleterre trouve la paix dans un village perdu du Soudan. Ainsi le grand-père du narrateur, homme d'une seule femme dans une société polygame, soutient le mariage forcé.

Les héros ne sont ni attachants, ni prévisibles: cela pourrait résumer mes sentiments mitigés vis-à-vis de ce court roman, facile à lire mais dont la morale m'échappe: car c'est un roman fortement (quoique subtilement) moraliste, dont la portée va bien au-delà de la tragédie qu'il raconte.

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Commentaires
D
... même pour un livre que vous n'aimez pas, vous donnez envie de le lire quand même. Moi aussi, j'ai une liste à lire au delà du raisonnable. Je ferai à mon rythme et c'est vrai qu'il m'arrive de ne pas les finir.
E
@ sansev<br /> Non, je n'habite justement pas à Paris! C'est bien pour ça que mes visites parisiennes portent des coups assez durs à la pàl...
F
L'IMA : tiens, tiens, tu habites Paris ?
ekwerkwe's nest
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